Nous les menteurs de E. Lockhart

Nous les menteurs n’est pas un roman vers lequel je serai à priori allée de moi même. Pour la simple et bonne raison que sa couverture présente des adolescents dans l’eau et « le grand amour » dans le résumé. Il me paraissait alors diablement estival, et un brin nul, comme le sont la plupart des romans destinés aux ados sur ces sujets là. Sauf qu’il m’a été recommandé (et envoyé) par une amie. Alors je l’ai lu, dévoré. En plein dans mes préjugés.

Mon résumé

Les Sinclair sont une famille richissime, belle, distinguée qui cache sous ses dehors parfaits des troubles intrafamiliaux. Chaque été ils se retrouvent sur une île privée sur laquelle nichent quatre villas : Clairmont, Red Gate, Cuddledown et Windemere ; pour les grands parents et les trois branches de la famille. Trois filles qui à leur tour ont donné des enfants. Parmi eux il y a Cadence, Mirren et Johnny. Et puis Gat. Un ado à part, un banlieusard, ramené là pour l’été. On les surnomme les menteurs. Inséparables depuis des années.

Jusqu’au jour où, sans qu’elle ne comprenne pourquoi, Cadence voit ses amis s’éloigner d’elle. Depuis l’accident qui lui cause des troubles de la mémoire. Depuis qu’elle a été brisée. Et ce n’est pas leur amitié qui a volé en éclat mais aussi toute leur famille.

Mon avis

Je dois l’annoncer d’emblée, je pense que ma lecture fut un peu gâchée par une autre. Tout simplement parce que le twist final, les problèmes de mémoire, le groupe d’adolescents sur une île, m’a un peu trop rappelé un autre roman lu récemment : Passé minuit chez Sarbacane. Alors bon, ce dernier étant sorti après, je ne peux pas reproché à Nous les menteurs d’avoir utilisé ce ressort scénaristique mais le fait est que j’avais senti le truc arriver… et je pense qu’un.e lecteur.ice moins éclairé.e appréciera d’autant plus sa lecture !

Quoiqu’il en soit j’ai tout de même passé un super moment avec ce roman. Déjà parce qu’il met en scène une famille aux problèmes tout à fait « terre à terre » : l’argent, le pouvoir, une maison, l’amour, les enfants, la fratrie. Avant d’être un drame, c’est une histoire familiale aux multiples rebondissements. Les liens qui les unissent sont aussi forts qu’ils sont empoisonnés : chacune des filles s’efforcent d’obtenir la bénédiction paternelle, de déloger une sœur pour obtenir une villa plus grande, de récupérer un quelconque bien, et surtout chacune se bat pour l’argent.

Les menteurs, de leur côté, se découvrent, s’apprivoisent, été après été, baignade après baignade. Et Cadence tombe amoureuse, profondément, petit à petit. J’ai aimé que ce ne soit pas un amour sur le vif mais quelque chose qui se serait construit, de tendre et d’un peu naïf. Mais Gat, bien qu’accueilli par les Sinclair n’est pas pour autant accepté et cela compliquera de suite les choses. Il n’est pas du même monde, n’a pas les mêmes idées, pensées. Alors que les Sinclair profitent de leur île privée, lui y voit une pensée profondément matérialiste et ne peut s’empêcher de se dire que d’autres crèvent la faim pendant que leurs mères se disputent des maisons hors de prix, bien trop grandes pour elles.

Mais ça c’était avant l’accident. Si les disputes n’ont pas cessé, Cadence a mis du temps avant de revenir sur l’île, du temps dont ses amis semblent avoir profité pour se rapprocher les uns des autres, du temps où personne n’a répondu à ses messages, ses mails, ses lettres. Elle découvre la villa de ses grands parents métamorphosée, à la place de la gigantesque maison on se retrouve une construction de béton, froide et impersonnelle où plus aucune trace de sa grand mère, de vie et de souvenirs ne subsiste. Un mausolée. Ses amis se tiennent désormais à l’écart de toute agitation familiale tandis que Cadence tente de retrouver le chemin de la mémoire. Pourquoi l’a t-on retrouvée sans pantalon, dans l’océan, avec un traumatisme crânien ? Que lui est-il arrivé ? A t-elle subi quelque chose de grave ? un traumatisme psychologique ? Chaque étape pour retrouver sa mémoire sera semée de larmes et de drame.

En maintenant la tension entre ses pages, l’autrice a transformé son récit en véritable page turner au suspense insoutenable. Même en ayant compris les tenants et aboutissants, on veut en savoir plus, connaître les réactions de Cadence et le fin mot de cette histoire. J’aurais aimé un récit plus tendre, plus touchant avec une écriture moins impersonnel pour en faire un véritable coup de coeur. Toutefois son rythme et sa plume fluide et agréable en font une lecture divertissante qui fonctionne !

En résumé

Nous les menteurs est un page turner remarquable semé d’indices et d’embûches. Dès les premières pages on a envie d’en apprendre davantage sur cette famille richissime et les drames familiaux qui se jouent sur leur île. On suit avec plaisir Cadence, cette adolescente brisée sur le chemin de sa mémoire alors que tous refusent de lui répondre. J’ai dévoré ce roman mais je n’en suis pour autant pas entièrement satisfaite. La faute aux commentaires dithyrambiques de la quatrième de couverture sans doute. J’aurais apprécié un récit plus long à la psychologie plus forte.

Un commentaire sur “Nous les menteurs de E. Lockhart

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