Le Dieu Oiseau de Aurélie Wellenstein #PLIB2019

Ma dernière lecture pour le PLIB et non des moindres. J’ai adoré Mers mortes et particulièrement apprécié Blé Noir de la même autrice mais j’avais beaucoup d’appréhension pour celui-ci. Les retours des membres du PLIB ne sont pas très bons ou alors excellents, un livre quitte ou double. Pour ma part j’ai plutôt apprécié ma lecture malgré sa violence mais moins que ce à quoi je m’attendais.

Résumé éditeur

Une île. Dix clans. Tous les dix ans, une compétition détermine quel clan va dominer l’île pour la décennie à venir. Les perdants subiront la tradition du « banquet » : une journée d’orgie où les vainqueurs peuvent réduire en esclavage, tuer, violer, et même dévorer leurs adversaires.
Il y a dix ans, Faolan, fils du chef de clan déchu, a assisté au massacre de sa famille. Sauvé par le fils du chef victorieux, Torok, il est depuis lors son esclave et doit subir ses fantaisies perverses. Sa seule perspective d’avenir est de participer à la compétition de « l’homme-oiseau», afin de renverser l’équilibre des pouvoirs en place et de se venger.
Qui du maître ou de l’esclave va remporter la bataille ? Quel enjeu pour les habitants de l’île ? Quel est le prix à payer pour la victoire ?

Mon avis

On commence le roman avec l’impression palpable que tout ceci va très mal se finir. Faolan vit sous le joug de Torok depuis dix ans, subissant ses sévices, sa ruse, son goût du massacre et ses envies singulières. Esclave. Chien. Il survit, s’enfermant dans ses barrières mentales, loin à l’intérieur de lui pour échapper à la folie. C’est un personnage intéressant dont le développement psychologique est particulièrement réussi et je dois dire qu’Aurélie Wellenstein créé toujours des personnages tragiques et sombres voués à une résilience et à parcourir leur chemin en solitaire, qui percutent par leurs agissements et leurs ressentis. Pour autant, tout comme dans Blé Noir et Mers Mortes je m’attache toujours plus à l’histoire et à son développement qu’à ses personnages. En l’occurrence celui de Faolan est particulier. Enfermé à l’intérieur de lui, ses émotions ne sont pas toujours exploitées, ce qui rend toutefois les scènes de torture beaucoup plus supportable.

Ça c’est un point sur lequel beaucoup de membres du PLIB sont extrêmement partagés. Je rejoindrais ceux qui pensent que « ça va ». Et c’est le cas. Oui il y a des scènes immondes, et notamment celles de cannibalisme, mais la plume de l’autrice et Faolan rendent tout cela très supportable (ce qui en soit questionne pas mal sur notre propre moral mais bon passons). C’est violent, glauque, malsain, et « âmes sensibles s’abstenir » mais cela fait partie intégrante de l’histoire et passer sur l’aspect psychologique de ces scènes ne vous aidera pas à mieux comprendre le roman, bien au contraire. Elles sont d’une importance capitale pour comprendre le personnage de Faolan et son évolution.

La partie sur l’île avec les 10 clans représentés se réunissant pour la quête de l’homme oiseau à un aspect très Hunger Games mais la ressemblance s’arrête là. C’est sombre, dangereux, et bien plus puissant que le sera jamais un roman de Suzanne Collins. Parce que c’est l’écriture d’Aurélie, parce qu’il y a cette aura de ténèbres qui règne sur l’ensemble du roman, parce qu’on aimerait croire en sa résilience, en sa bonté, parce que l’ambiance y est sauvage et a le goût des légendes oubliées. Je vous conseille d’ailleurs d’aller lire la critique de Boudicca sur le Bibliocosme qui m’a permis d’en apprendre beaucoup plus sur le roman, et notamment sur tout ce qui tourne autour de l’île et du dieu oiseau qui serait apparenté aux légendes de l’île de Pâques et du Pacifique. Le savoir donne tout de suite un aspect encore plus intriguant au roman. Et l’envie d’en découvrir davantage sur cette région souvent peu exploitée dans les romans.

Je ne peux toutefois pas vous dire grand chose de l’intrigue. C’est un roman particulier, une ambiance particulière, un héros particulier. Tout y est réfléchi et calculé, et franchement si je ne devais le juger que là dessus, ce serait réellement un coup de coeur tant l’évolution du roman est grandiose. La fin est surprenante, logique finalement mais on ne s’en rend compte qu’après, en réfléchissant bien au parcours de Faolan, celui de Torok, à cette folie qui massacre le coeur des hommes, à la vengeance, la résilience, la bonté qui s’efface. La haine, la rage, et presque la tendresse. Elle est déconcertante, inattendue, mais parfaitement en adéquation avec l’ensemble du roman. Alors voilà, ce n’est pas un coup de cœur, ni même une « petite perle » comme j’appelle les romans qui les frôlent du bout des pages. Il m’a manqué l’attachement, l’impression d’être toujours en dehors de l’histoire, l’envie d’en finir au plus vite (souhait entièrement réaliste puisque c’est un vrai page turner). Mais c’est un excellent roman. Vraiment.

En résumé

Le Dieu Oiseau est un roman réellement surprenant à l’ambiance malsaine, glauque et violente. Si l’écriture d’Aurélie Wellenstein adoucit le trait et rend tout ceci plus supportable, on ne s’attache pas aux personnages de cette histoire. Ce ne sont que des témoins sur le chemin de la vengeance ou de la résilience. Véritable page turner il se lit à une vitesse incroyable et fait la part belle à une large part oubliée de notre imaginaire collectif : le Pacifique et l’île de Pâques entre exotisme et cannibalisme.

#ISBN9782367405827

6 commentaires sur “Le Dieu Oiseau de Aurélie Wellenstein #PLIB2019

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    1. C’est sombre mais plus d’un point de vue psychologique, après certaines âmes sensibles n’aimeront clairement pas, mais la violence ne m’a pas dérangée 🙂

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