La Brigade du Surnaturel de Floriane Impala

Il y a des titres que l’on attend, d’autres qu’on laisse patienter, étrangement celui-ci appartient aux deux catégories. Sorti fin mai 2021, La Brigade du Surnaturel annonçait du très lourd du haut de ses six cent pages. J’avais par ailleurs bien accroché avec l’autrice au détours de quelques commentaires et j’avais très envie de me plonger dans celui-ci. Mais mais mais aléas de la vie faisant, j’ai décidé de créer ma micro agence de com’ en avril et j’ai été vraiment overbookée d’où mes retards sur mes chroniques et la prolifération de chroniques ACTUSF, étant donné mon retard monstre dans mes SP. De plus entre le pavé de quelques 730 pages et celui-ci… BREF et si j’arrêtais de me justifier ? Il faut dire que c’est bien la première fois que je prends autant de retard dans mes SP et Jérôme Vincent étant un amour (si si) il ne m’a absolument rien dit. Bon peut être n’avait-il pas remarqué ? Chhuuut. Et si je vous parlais plutôt de ce roman survitaminé ? Certains ont déjà sauté toutes ces lignes je le sens ahah

Résumé éditeur

Quand un inconnu s’introduit l’appartement de Claire Defontaine, sa vie bascule. D’abord sur son canapé, puis sur le siège en cuir d’une berline des années 1970 où elle s’installe pour un road trip sanglant vers les limbes. Car le bellâtre qui vient de braquer son intimité n’est pas de ceux à qui l’on refuse la main : envoyé par le Big Boss des Enfers lui-même pour résoudre une affaire de meurtres en série parmi ses ouailles démoniaques, il est bien décidé à faire de Claire, inspectrice de la Brigade de la Magie et du Surnaturel, sa coéquipière.

Il faut dire qu’elle est la meilleure et que le timing est serré…

Et pendant que ce duo improbable arpente les ponts entre les Mondes à la recherche du cinglé qui saccage les Surnat’, la terre continue de sombrer lentement dans le chaos des IT, ces humains contaminés par une magie vicieuse qui les dope à l’extase et les shoote à la folie.

Et rien, à part le Smith & Wesson et le talent de l’inspectrice Defontaine, ne semble en mesure d’arrêter ce carnage.

Mon avis

Bon, autant vous dire que j’étais hyppée. Très peu d’entre vous le savent sans doute mais j’ai un GROS faible pour les romances surnat’ au pays de la bit lit et de l’urban fantasy : Ilona Andrews, Laurell K. Hamilton, Charlaine Harris, Kim Harrison composent une grosse partie de ma bibliothèque numérique. Cependant en arrivant au catalogue Naos, collec’ d’actuSF, je savais que La Brigade du Surnaturel se dotait aussi d’une certaine classe, d’un panache, qui manque parfois à ces séries américaines aux dizaines de volumes.

Et cela n’a pas loupé. La journée de Claire Defontaine commence sur les chapeaux de roue alors qu’elle fonce tête baissée sur un humain infesté par la magie, entraînant son équipe vers une mort sanglante et brutale. Autant dire que lorsqu’elle croise un inconnu assis au milieu de son salon la jeune femme lui tire une balle sans -presque- aucun remords. C’est ainsi qu’elle entre à pieds joints dans l’envers du décor, l’origine de tous les maux humains et plus si affinités : les Limbes où se côtoient – s’étripent – joyeusement des démons, incubes, dieux, anges et autres créatures des mythologies européennes, le tout sur fond d’amour mythique, de magie ancestrale, et d’immortalité contrariée.

Et tout comme Claire, on se retrouve catapultée dans toute cette aventure sans prévenir, de baiser de succube en rencontre luciférienne (< ce mot existe, le saviez-vous ?). Je ne vais pas vous cacher que c’est un tantinet violent, il faut dire que le résumé donnait déjà le tournis entre la « magie vicieuse », le « saccage des surnat », le « carnage » et le Smith & Wesson. Mais si ça ne vous effraie pas, foncez. Non seulement Claire est une héroïne extra, pleine de panache, d’ironie et de mordant, mais surtout, surtout, c’est un duo improbable, drôle et dramatique qui s’invite entre ces pages. D’ailleurs le personnage du bellâtre, Keziah, est plutôt chou dans le genre maudit mais bon prince, avec un petit côté du Lucifer Morningstar de Tom Ellis que j’ai beaucoup apprécié.

On s’invite donc dans les affaires des créatures des Limbes alors que plusieurs de ces dernières se font massacrer en « implosant ». Louée pour ses capacités de déduction, son affiliation aux Limbes par son paternel et son caractère de cochon (il faut le dire) Claire est missionnée sur l’affaire aussi vite qu’elle est mise à pied par son capitaine. Entre colère et résignation, espoir et curiosité, la jeune femme se lance dans l’enquête de sa carrière, louvoyant en eaux troubles et manquant de passer l’arme à gauche à plusieurs reprises. Il faut dire que c’est ce qui arrive souvent quand on côtoie des humains exposés à la magie (et donc susceptibles de tuer tout le monde), des surnat’ qui implosent et un nouveau patron plutôt versé dans les âmes damnées.

A mesure que l’enquête policière avance et que Claire s’enfonce de plus en plus dans le jeu sans gagnant du Big Boss des Enfers, aka Le Diable himself, c’est tout un pan du surnaturel, qu’elle soupçonnait à peine, qui s’ouvre sous ses yeux, et sous les nôtres. En mélangeant les mythes et mythologies d’Europe, l’autrice arrive à créer un univers tangible et foisonnant qui promet de belles découvertes et de surprenantes alliances. On flirte avec Lilith, s’amuse des jeux entre l’ange Michel et la déesse Freyja, et découvre des chimères adorables ( Cornichon je l’aime – vous comprendrez en lisant le livre ). Pour continuer de tisser sa toile entre les mondes, l’autrice s’amuse à nous donner le change en rajoutant les points de vue de Keziah mais aussi d’une femme laissant dans son sillage des narcisses entêtantes.

Si je reproche à ce roman quelques facilités et des « cachotteries » un peu grosses et évidentes, c’est bien là tout le procès que je peux lui faire. Parce que j’ai adoré. Voilà c’est dit. J’ai dévoré ce roman comme on mange une pâtisserie ou une tablette de chocolat milka : vite et de façon quasi obsessionnelle. 600 pages dévorées entre la veille au soir et le début de matinée, une fringale fulgurante qui a même étonné une amie bookstagrameuse que j’hébergeais (si si). L’écriture est fluide, l’humour et le drame justement dosé, les personnages bien campés, l’univers prenant.

En résumé

La Brigade du Surnaturel est une belle surprise versant dans le genre de la fantasy urbaine six centaines de pages survitaminées et explosives. Quel plaisir de s’absorber dans un roman sans prise de tête, aux rênes duquel une héroïne caractérielle et qui n’a pas froid aux yeux. Entre sensualité et sueurs froides, on oscille de l’enquête policière aux Limbes, des mythes aux légendes en passant par des émotions très humaines. Un premier volume détonnant aux punchlines survoltées porté par un duo quasi démoniaque.

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