Silver Batal et le dragon d’eau de K.D. Halbrook

Silver Batal et le dragon d’eau est le premier volume d’un diptyque paru aux éditions Lumen. Un roman destiné plutôt aux enfants ou jeunes adolescents mais que j’ai pris grand plaisir à découvrir tout comme Les Orphelins de Métal que j’avais chroniqué ici. Loin des robots et des mécaniques de celui-ci, Silver Batal prend place dans un univers oriental plein de promesse.

Résumé éditeur

Silver Batal habite une ville fascinante au milieu du désert : perchés à flanc de falaise, des dizaines d’ateliers accueillent les artisans les plus divers – potiers et joailliers, ébénistes et souffleurs de verre. À treize ans, elle est censée travailler dur pour succéder à son père, l’un des bijoutiers les plus renommés de la région. Seul problème ? Son cœur n’appartient pas au désert, mais aux flots de l’océan : elle rêve de participer aux courses de dragons d’eau qui, chaque année, font vibrer le pays tout entier. Justement, le destin ne tarde pas à frapper à sa porte : Nebekker, vieille tisserande avec laquelle elle s’est liée d’amitié, la mène jusqu’à Hiyyan, un petit dragon capable – ô miracle – non seulement de nager, mais aussi de voler ! Risquant le tout pour le tout, Silver et son cousin Brajon partent pour la cité royale, où doit justement se tenir une grande course. Créatures des cavernes et renards du désert, circuits créés par magie sur l’océan peuplés de tourbillons et de vagues impressionnantes… les pires dangers attendent nos deux héros. À commencer par Sagittaria Prodigo, la dresseuse de dragons d’eau favorite de la reine – la féroce adversaire qui a osé enlever la mère d’Hiyyan ! Savant mélange de Dragons et des Royaumes de feu, Silver Batal et le dragon d’eau marque le début d’une aventure épique entre désert et océan, pleine de cœur et de rebondissements. Très vite rejoint par une ribambelle de personnages secondaires hauts en couleur, un étrange trio y joue le tout pour le tout afin d’empêcher une race de dragons presque éteinte de se retrouver l’esclave des hommes…

Mon avis

Silver Batal et le dragon d’eau… Il n’y a pas un truc qui vous choque ? Genre… « dragon d’eau » par exemple ? Dans ce monde aux allures orientales, les dragons ne sont plus associés au feu mais à l’eau. Empruntant grandement aux traits de caractère des dragons de Harold et les dragons, l’autrice invente une toute nouvelle mythologie où ces êtres écailleux sont tous associés à l’élément aquatique sauf de très rares exceptions. Et les dragons d’eau c’est ce qui fascine Silver depuis toujours. Pas les bijoux, les diamants et autres joaillerie qui a fait la renommée de son père mais bien ces êtres aquatiques dont elle n’a finalement pu que rêver. Déterminée, fougueuse et intrépide, la jeune adolescente est prête à tout pour montrer à sa famille que son rêve n’est pas celui d’une gamine écervelée. L’arrivée de Sagittaria Prodigo pourrait bien tout changer. Mais entre l’idéalisme et la réalité un fossé peut parfois les séparer.

Bravant les interdits familiaux, SIlver se lie d’amitié avec Nebecker, une vieille tisserande arrivée par le désert à Jaspaton quelques années auparavant et qui garde une cape de mystère autour d’elle. Par un heureux concours de circonstance les deux aventurières dans l’âme se trouvent liées et devront apprendre à bien vite se faire confiance…Car le pire est à venir !

Fascinée par les dragons, Silver ne peut cacher sa joie et sa stupeur en découvrant Hiyyan dont la mère se fait kidnapper sous ses yeux. Un Aquinder ! Le dragon le plus puissant, le plus craint et le plus fantasmé de tous les temps. Mais que faire contre l’avidité des hommes ? Et si tout cela n’était que des mensonges destinés à réduire en esclavage une espèce entière ? Comment se battre contre la barbarie, le mensonge et l’avidité lorsque l’on a que treize ans…et une bonne dose d’ambition ?

Jonglant habilement entre actions et réflexions, l’autrice nous entraîne de Jaspaton à la capitale avec une fluidité impressionnante. S’entremêlent au récit les fils de destinés croisées, de personnages tantôt abjects tantôt surprenants, mais où rien n’est tout noir ou tout blanc. Notre héroïne n’est pas exempte de défaut, à commencer par son égoïsme et son désir de gloire, de chevauchées grandioses et de victoires lors des courses de dragon. Mais c’est aussi une adolescente qui apprend, grandit, et celle que l’on rencontre au début du roman, presque agaçante, devient au fur et à mesure une fille plus mature et attachante.

On adore aussi Hiyyan, le dragon de Silver, grognon, tendre, drôle, je regrette un peu qu’il soit davantage montré comme un animal domestique dans ses réactions mais il m’a tellement pensé à Krokmou avec ses blagues et ses têtes goguenardes que je lui pardonne tout ^^ D’ailleurs cette visualisation des personnages et de l’univers est une des choses que j’ai aussi apprécié dans ce tome. Le désert, qui n’est pourtant pas tout proche de chez moi, m’apparaissait clairement, et non pas comme un endroit lointain, et exotique mais davantage comme un « chez moi ». J’y trouvais des repères, des marques, et je m’imprégnais sans problème des ambiances, des sons. Un très gros point positif.

Qui vient contrebalancer quelques petits points négatifs. En premier lieu la relation entre Silver et son cousin Brajon que je trouve un peu sous-exploitée. Etant de la même famille ce n’est bien évidemment pas un couple mais je trouvais que cela manquait souvent de profondeur dans leur réflexion et leur relation. Globalement c’est quelque chose que je reproche à l’ensemble des personnages et notamment à celui de Nebecker. Malgré les nombreuses fois où nous la croisons, impossible pour moi d’éprouver la moindre empathie pour elle, je la trouve même sans doute irresponsable, et sa relation au personnage principal est beaucoup trop flou. Il en va de même pour celui de Sagittaria, ou du mystérieux [bip bip] qui l’aide pendant la course. J’espère qu’on en apprendra plus dans le prochain tome !

Globalement l’intrigue est aussi un peu facile, mais certains passages sont extrêmement intéressants au regard du personnage principal et de son apprentissage, des choses qui sont peu utilisées en littérature jeunesse comme par exemple l’ambition et l’égocentrisme. L’écriture est très fluide même si le roman souffre parfois de quelques longueurs, rien de bien méchant cependant et on continue sa lecture sans heurt.

En résumé

Silver Batal et le dragon d’eau est un beau roman jeunesse où l’on y parle aussi bien de la souffrance animale que d’évolution humaine. Si certains passages sont un peu sous exploités, on se régale des descriptions de ce monde oriental aux allures de Contes des milles et une nuit, et de sa mythologie draconique. Riche en actions et en émotions, ce premier tome est parfait pour les jeunes adolescents !

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