Le dompteur d’avalanches de Margot Delorme

Comme beaucoup d’entre nous j’imagine je craque en grande partie sur les couvertures, je suis très sensible à la sensation que j’ai sous les doigts ou l’imaginaire que quelques traits peuvent déclencher chez moi. Avec celles de Melchior Ascaride aux Moutons Electriques je suis servie et les nuances de bleus, de blanc et cet orange plein de pep’s ont eu tôt fait de m’achever. Pourtant, parfois, l’intérieur n’égale pas l’extérieur et malheureusement ce fut le cas pour Le Dompteur D’Avalanches de Margot Delorme.

Mon résumé

Ditto a quatorze ans et trimballe toute une bande d’ânes dans les montagnes pour rejoindre les quelques personnes de la ville en vadrouille afin de les escorter. Il n’avait pas prévu de tomber sur un dragon-cristal. Pas prévu de déclencher une avalanche. Ni de se faire pourchasser à travers les monts pour qu’on l’extermine à cause de ce qu’il est : un Ecrouleur, un Ardent, doté d’un pouvoir immense. En tentant d’échapper aux membres de son village, il rencontre divers personnages : une marmotte dotée de parole, un caracal nommé Etincelle, et la Dame Glaçon. Mais tous ne lui veulent pas que du bien et le marché qu’on lui propose ne lui convient pas. Le voilà à nouveau forcé de fuir vers une mort certaine ou à la rencontre de son destin.

Mon avis

J’aurais pu adorer ce livre. Vraiment. C’est un premier roman qui ne manque pas de magie, de fantasy ou d’imagination…mais il m’a semblé trop lisse, trop bien structuré, trop classique. Pourtant, ce dernier m’a déjà prouvé qu’il pouvait me surprendre, avec des personnages extravagants, des rebondissements insolites ou des émotions fortes auxquelles je ne m’attendais pas. Et là, je n’ai jamais été surprise. Ditto ne m’a pas touchée. Et c’est à peine si la magie a su déclencher mon imagination.

Pourtant Le Dompteur d’Avalanches est bourré de bonnes intentions et on sent que l’autrice y a mis tout son cœur, comme dans un hommage ardent à la fantasy de manière plus générale. Ainsi, de nombreuses petites allusions nous font penser à diverses grandes œuvres de la fantasy classique ou contemporaine : les sourcils de la Lorlaïe qui restent en suspension dans l’air ressemblent à s’y méprendre au sourire moqueur du Chat d’Alice au Pays des Merveilles ; le Seigneur des anneaux se fait mythe ou légende ; le caracal, Etincelle, pourrait nous faire penser à Aslan dans Narnia ; et une multitude d’autres personnages se jouent de notre imaginaire collectif. De plus, l’autrice emprunte un milieu trop peu utilisé dans la fantasy en installant son intrigue entre monts, pics enneigés, lacs gelés et cols abrupts. L’univers se teinte d’un blanc immaculé à perte de vue, on imagine sans peine les épineux se tordre de froid sous les bourrasques et les cailloux tomber d’une hauteur vertigineuse. En y instillant du vocabulaire propre aux montagnes Margot Delorme a donné à son univers une réalité plus crue.

Malheureusement, en dehors de ces deux points je n’arrive pas à lui trouver d’autres qualités (en tout cas en ce qui concerne les trois premiers quarts du roman) ce qui me donne l’impression d’être passée totalement à côté. L’intrigue est extrêmement simple et joue sur des codes connus de tous : un jeune héros qui se découvre un pouvoir extraordinaire, chasse de chez lui, rencontrant d’autres personnages extraordinaires qui vont bien entendu l’aider dans sa quête. La magie n’apparaît pas non plus comme extrêmement complexe avec des Ardents et des « normaux », les Ardents ayant des pouvoirs à plus ou moins grande intensité, et même les créatures, en se rapprochant de créatures que nous connaissions déjà, ne m’ont fait ni chaud ni froid. De plus, l’écriture aurait sans doute gagné à être un peu plus épurée en nous épargnant des descriptions abracadabrantes qui étaient parfois tellement précises…qu’elles en perdaient tout leur sens !

J’ai également eu beaucoup de mal avec un certain décalage entre le personnage, la plume de l’autrice et les réactions des autres personnages. Je m’explique. La plume de Margot est très précise, parfois trop, utilisant un vocabulaire propre aux montagnes et à son univers, sans forcément que cela ralentisse ma lecture (n’ayant pas pris le temps d’aller voir le lexique à la fin du roman, je déteste me couper dans mon élan), il m’a semblé que le roman aurait peut-être gagné en intensité en utilisant un vocabulaire plus souple. Mais je comprends le besoin de justesse et de précision qui ont dû ravir les connaisseurs et qui m’ont, mine de rien, appris un petit peu de lexique montagnard. Une plume précise donc. Mais un personnage principal jeune, 14 ans, et souvent très immature. Etant le narrateur cela m’a déstabilisée d’avoir un tel décalage entre les pensées du personnage et l’écriture de l’autrice.

Tout cela pour les trois premiers quarts donc puisque la suite du roman, en empruntant un chemin plus tortueux notamment de trahison et de manipulation m’a davantage parlée (prenez-moi pour une psychopathe si vous voulez ^^). J’ai trouvé le personnage plus « ancré » dans son histoire et le rebondissement moins prévisible, de plus, la fin ouverte, laisse présager une suite plus agréable.

En résumé

Le Dompteur d’Avalanches est un roman dont je suis malheureusement passée à côté. Les rebondissements et actions m’ont semblé trop prévisibles et m’ont donné l’impression de ne pas avancer dans ma lecture, par ennui. Malgré des personnages et un univers intéressants, l’intrigue, elle, m’a laissée de marbre.

D’autres chroniques entre autres chez Les Chroniques du Chroniqueur, Au Pays des Cave Trolls, et Phébusa.

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