The Unwritten, une plongée dans la littérature

The Unwritten, entre les lignes est un comics publié chez Urban Comics dans la collection Vertigo par Mike Carey, scénariste (Crossing Midnight, The girl with all the gifts – chroniqué -), et Peter Gross (Lucifer), le dessinateur.

Mon résumé

Wilson Taylor a disparu. Problème : il laisse des millions de fans sur les dents. Tom Taylor, son fils, attire alors tous les regards, dédicaces, interviews, tous le prennent pour le Tommy Taylor incarné, le héros des romans de son père.
Lui qui en a marre de cette vie de faux semblants voit ses prières s’exaucer : une étudiante met tout le monde devant le fait accompli, Tom Taylor n’est pas qui il prétend être et ne serait peut-être pas le fils de Wilson Taylor.
En plein battage médiatique, le jeune Tom Taylor tente de comprendre ce qui lui arrive et décide de mener l’enquête sur son passé… quitte à se perdre dans la fiction ! Car son père lui a laissé des indices qui semblent le mener tout droit dans son monde inventé.

Mon avis

Un scénario haut en couleur

Tom Taylor semble un garçon sans histoire, un « fils à papa » qui n’a pas eu à lever le petit doigt depuis son enfance, vivotant sous la fortune de son père. Entre dédain et fascination pour cet homme qui l’a élevé, Tom ne peut s’empêcher d’aspirer à être autre chose que l’incarnation d’un héros pour enfant.

Alors quand Lizzie Hexam révèle au monde entier l’imposture de son existence dont il ignorait tout, Tom se retrouve plongé dans une tourmente qu’il ne peut plus nier : il lui faut maintenant remonter les traces de son enfance.
De retour à la villa Diodati où de nombreux auteurs gothiques semblent avoir écrits leurs premiers jets (Mary Shelley, son époux Percy, Lord Byron, et bien entendu le personnage fictif Wilson Taylor), de nombreux souvenirs refont surface… tout comme un mystérieux tatouage : celui porté par Tommy Taylor dans les romans de son père !

Et si la fiction et la réalité s’étaient mêlées ? Et si les personnages de légende d’autrefois se baladaient aujourd’hui dans le monde réel ? Ou pire, si une cabale secrète avait dirigé la marche du monde en contrôlant ses écrivains ?!

Pour poursuivre ce principe de « mythe », de littérature devenue créature de l’inconscient collectif, mais aussi peut-être par critique de notre monde actuel et de sa viralité (qui est d’ailleurs beaucoup plus vrai aujourd’hui qu’en 2010, date de sa première publication), Mike Carey « dénonce » la facilité avec laquelle nous pouvons inventer des histoires.

Sur fond de thriller ou d’héroic fantasy, nous surfons avec aisance dans les mondes que Mike Carey a dessiné pour nous, avec un scénario qui va toujours crescendo !

Des références littéraires à foison

Pour corroborer notre expérience de lecture Mike Carey n’a pas lésiné sur les références littéraires faisant de Unwritten un comics sur la littérature… quitte à perdre le lecteur ! Tant de détails et de détails qui sont certes utiles à notre culture (et je ne nierai pas avoir noté TOUTES les références de cet ouvrage) mais qui ont tendance à alourdir la narration.
A un moment donné, sur le chemin pour la villa Diodati, Tom Taylor fait don de ses connaissances acquises par son père à son chauffeur de taxi. Sa tirage s’achève par « Pardon, je fais ça souvent. J’espère que je ne vous ennuie pas ». Réponse du chauffeur : « Pardon, désolé. Je n’écoutais pas ». Et malheureusement c’est ce qu’il m’est arrivé de faire : ne pas véritablement écouter. Une case placée là pour se moquer de son propre travail ? Peut-être…

En tout cas dans les pages suivantes le jargon littéraire refait surface et cette fois-ci j’y ai vraiment relevé de l’ironie. Ainsi de « célèbres » auteurs se retrouvent tous ensemble assis à une table pour débattre de l’apport de Mary Shelley à la littérature. Lors de leur présentation, chacun ne peut s’empêcher de placer de grands mots pompeux pour désigner son ouvrage : « j’écris de l’horreur cosmique métaphysique », « une grande épopée psychogothique », « horreur gore postmoderne autoréférentielle ». Moi en tout cas j’ai bien ri !

Des personnages un peu creux mais fascinants

La seule chose que je pourrais reprocher à ce comics (en fait il y a deux choses) c’est la manière dont les personnages sont traités. On en voit beaucoup et certains se confondent avec leur homologue fictionnel mais la plupart sont creux. Les deux seuls qui m’ont réellement fascinée c’est le grand méchant de l’histoire (je ne vous révèle pas qui c’est sinon c’est pas drôle) et Lizzie Hexam qui semble cacher bien des choses.
Le pauvre Tom Taylor semble être tellement rattrapé par son personnage et son apparence de « fils à papa », se mettant en colère pour un rien, sans parler de son égoïsme, qu’il m’est particulièrement antipathique… Mais c’est peut-être moi qui fabule !

Des dessins du passé

Seconde chose : les illustrations. Vous me connaissez peut-être assez pour savoir que le « don’t judge a book by its cover » ne fonctionne pas avec moi, j’y vais toujours au feeling de la couverture. Et j’ai toujours du mal en bandes dessinées, en comics ou en albums à aimer le scénario si je n’aime pas les dessins.
Seul problème : j’adore la couverture de ce comics. Je la trouve mystérieuse, et j’aime beaucoup ses traits… alors pourquoi est ce que je n’aime pas les illustrations internes ? Tout simplement parce qu’elles ne sont pas faites par la même personne !

En effet la couverture a été designée par Yuko Shimizu… et le reste par Peter Gross. Du dessin ou de la colorisation je ne sais pas ce qui impacte le plus l’ouvrage mais c’est un fait : je n’aime pas beaucoup les graphismes…

Le mot de la fin

C’est une lecture en demie-teinte mais dont le scénario m’a vraiment bluffée ! De quoi réviser mon « don’t judge a book by its cover ».

Merci à François-Jean Goudeau pour la découverte !

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