Laïka est revenue de Jean-François Chabas

Laïka. Ce nom vous est-il familier ? C’est le nom du premier être vivant à être aller dans l’espace, en 1957 à bord de l’engin spatial Spoutnik 2 sous le régime de Khrouchtchev. Autant vous dire qu’elle n’est jamais rentrée chez elle. Sauf dans le roman de Jean-François Chabas.

Résumé éditeur

Les Tic Tac sont là. Des engins immenses en forme de gélule, se déplaçant dans l’air à une vitesse phénoménale. Une technologie inconnue, venue d’ailleurs, qui provoque des comportements inconcevables chez les humains. Et qui est Laïka ? Est-elle vraiment revenue alors que c’était impossible ? Quels sont, aussi, ces étranges animaux qui surgissent de nulle part ?

Anita Bum, 15 ans, sa meilleure amie Mae Sunburn et le beau Neolin de la tribu des Lëni-Lënape, habitant à Beltsville aux États-Unis, survivront-ils à ce nouveau monde, dangereux et imprévisible ?

Mon avis

Laïka est revenue est tout simplement une superbe mise en bouche SF pour les adolescents. On y fait la rencontre d’une jeune fille, Anita, dont les parents sont des espions au siège du SCS Special Collection Service en charge d’écouter les communication des dirigeants et autres garnements du monde entier. Seulement voilà, au lieu d’une vie absolument palpitante, Anita se retrouve à Beltsville, dans le Maryland « la ville la plus soporifique au coeur de l’Etat le plus insipide de tous les USA » à s’ennuyer comme un rat mort. Ce serait invivable s’il n’y avait pas Neolin, un jeune amérindien de la tribu des Leni-Lenape pour lequel Anita se languit comme une guimauve. Un rat mort coeur guimauve mais pas niaise ok ? J’ai beaucoup aimé ce personnage très consciente de son propre comportement, de ses erreurs le tout avec beaucoup d’humour.

« Certains personnes nous grandissent. Je ne sais pas trop exprimer ces sentiments : mon caractère me pousse plus à l’acide qu’à la guimauve, et je ne voudrais pas qu’on se trompe sur moi ; je ne suis pas niaise. Mais il y a des gens, oui, qui nous font lever la tête vers les étoiles, le soleil, la lune, les météores et les comètes. (…) Devant eux, on aurait honte d’être vulgaire, de risquer d’être laid. En leur présence, on ressent avec une force irrésistible la beauté, la profondeur du monde. »

Bref, une vision de l’adolescence tout ce qu’il y a de plus normal, banal jusqu’aux apparitions des Tic Tac. Vous avez bien lu. Des TIC TAC. Outre le côté très drôle de ce petit nom je trouve ça aussi assez flippant d’imaginer des gélules volants dans les airs. Des ovnis en forme de tic-tac. Terrifiante vision. Et s’il y avait que ça ! Il y a aussi les animaux préhistoriques, les gens qui tirent sur tout et n’importe quoi, le bras en l’air, et la violence qui d’un coup frappe à la porte. Et Laïka.

Dans un roman d’à peine 230 pages, pas le temps de souffler, et ça l’auteur l’a bien compris, entraînant son lecteur dans une lecture endiablée dont la tension ne fait que grimper, grimper, grimper. J’ai beaucoup aimé cette vision des extraterrestres, ainsi que cet enchaînement d’événements qui fait que nous n’avons pas le temps de reprendre notre souffle. Pour autant je trouve qu’un événement en particulier aurait mérité…plus. La sidération n’excuse pas l’absence et on occulte cet événement à la toute fin du roman. J’ai trouvé ça assez dommage, surtout que j’ai trouvé que le personnage d’Anita était plutôt bien esquissé.

On va de surprise en surprise et en refermant le roman je me suis demandée si l’auteur n’avait pas eu ses idées dans un rêve tant elles étaient parfois complètement loufoques, j’aurais clairement pu imaginer certaines choses au vue des cauchemars chelous que mon cerveau arrive à produire. Il y a un côté complètement surréaliste, renforcé par l’humour qui est très présent et qui tend à montrer l’absurde.

En résumé

Laïka est revenue est une très belle entrée en matière dans la SF, avec des extraterrestres dont on ne voit pas le visage, des vaisseaux en forme de Tic Tac, et des conséquences à leur présence complètement inattendues. Porté par une plume drôle, frôlant l’absurde parfois, et une héroïne qui ne manque pas de piquant, ce roman court se dévore d’une traite tant la tension grimpe et les événements s’enchaînent. Un petit manque de profondeur à certains moments mais qui n’empêche pas de passer un superbe moment de lecture.

2 commentaires sur “Laïka est revenue de Jean-François Chabas

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  1. Je suis en pleine exploration de la SF, qui me faisait (je l’avoue) assez peur jusqu’à présent. J’ai décidé de me tourner vers de la SF ado, pour une porte d’entrée plus accessible, je me note donc celui-là qui a l’air parfaitement ce qu’il me faut en ce moment ! Merci beaucoup pour la découverte 🙂

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    1. C’est une excellente idée ! 🙂
      Dans le même genre d’entrée accessible je te conseille : La Honte de la Galaxie et Félicratie chez Sarbacane 🙂 Deux titres SF que j’ai adorés 😉 Mais également Aurora Squad chez Casterman par exemple 🙂

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