Elantris de Brandon Sanderson

A la lecture de Chute et Rédemption, les deux volumes composant la duologie Elantris de Brandon Sanderson, on comprend assez vite pourquoi plus tard ils furent réunis en un seul volume tant la fin du premier…n’en est pas une, comme si on s’était simplement arrêté au milieu de l’histoire. Ce qui explique en partie pourquoi je les ai enchaînés, l’un à la suite de l’autre. En partie seulement, l’autre venant de la plume de Sanderson, que je continue d’admirer et d’aimer ❤

Résumé éditeur

Il y a dix ans, la sublime cité d’Elantris, capitale de l’Arélon, a été frappée de malédiction. Ses portes sont désormais closes et nul ne sait ce qui se passe derrière ses murailles. Kaë est devenue la première ville du royaume. Quand la princesse Sarène y arrive pour épouser Roaden, l’héritier de la couronne, on lui apprend qu’il vient de mourir. Veuve d’un homme qu’elle n’a jamais vu, Sarène choisit pourtant de rester à la cour, et tente de percer le mystère d’Elantris…

Mon avis

Dès le début du récit, nous sommes précipités dans la déchéance d’Elantris avec la maladie du Prince Roaden, le Shaod, autrefois synonyme d’immortalité, de pouvoir et de magie et qui touchait n’importe qui dans la population. Les personnes qui étaient couronnées du Shaod étaient alors envoyées à Elantris pour y dispenser leur savoir et y recevoir des enseignements de qualité. Partout on admirait la sublime cité d’Elantris…Aujourd’hui c’est le Shaod lui même qui semble maudit et lui vaut d’être exilé dans cette cité maudite. Désormais, il se caractérise par une blancheur cadavérique et de peau tachetée, d’une perte de cheveux, et de l’impossibilité de mourir…mais aussi de guérir. Piquez vous d’une écharde et vous souffrirez de celle-ci pour le restant de vos jours. Autant vous dire qu’il ne fait pas bon se battre dans les bas-fonds d’Elantris. Pourtant, la faim leur tenaille si fort le ventre, qu’elle les pousse à commettre des atrocités. Optimiste, peut-être naïf, mais surtout épris d’un sens de la justice viscéral, le jeune Roaden se donne pour mission de sauver cette cité déchue…et ses habitants.

De l’autre côté du mur qui les sépare, la princesse Sarène du Téod, venue épousée Roaden, apprend que celui-ci est mort sans plus d’explications. Le silence qui entoure sa disparition, le comportement erratique du roi, et la révolution qui gronde n’est pas sans lui donner quelques soupçons d’assassinat politique. Liée par le mariage à sa nouvelle patrie, l’Arélon, la princesse est bien décidée à agir pour son bien et faire de ce veuvage politique, une opportunité. Pourtant le roi ne semble guère vouloir d’elle, à peine s’il la prend pour autre chose qu’une idiote patentée et l’envoie manu militari dans les bras de sa femme, un peu tête en l’air et surtout bien loin de sa politique de cour.

L’un comme l’autre doivent donc louvoyer entre les pièges et les griffes de ce nouveau monde qui s’offre à eux, et tracent une destinée parallèle. Deux amants maudits loin de chez eux, voués à changer les choses et les villes qu’ils habitent, en profondeur et durablement. Bien loin de l’espionnage et de la magie de Fils des Brumes, Brandon Sanderson développe ici un roman centré sur l’humain, dans ce qu’il a de meilleur ou de pire, sans cesser de surprendre son lecteur par des revirements de situation inattendus et une légère romance, fine et élégante. Avec parcimonie mais beaucoup de justesse et toujours une grande maîtrise il vient poser là dessus, une intrigue mêlant politique et religion saupoudré de magie comme dans tout roman de fantasy un peu classique et pour mon plus grand bonheur.

Un troisième point de vue vient d’ailleurs compléter ce panel de personnage. Hrathen est un gyorn de Fjorden, genre de haut-prêtre venant prêcher en Arélon sur les ordres du Saint Jaddeth et nettoyer la chapelle des cancres et fainéants que des rapports alarmants lui avaient signalé. Prenant à son service le jeune et fervent Dilaf, il espère alors convaincre le roi d’Arélon de se convertir afin de sauver son royaume. Trois mois. Il avait trois mois avant que l’armée de Jaddeth ne les anéantisse tous. Mais quand politique et religion se mêlent de la vie des hommes, ça ne fait pas bon ménage. Encore moins quand une princesse a la langue trop bien pendue, et un prince beaucoup trop d’espoir. Pourtant, Hrathen est un personnage qui m’a surprise du début à la fin.

Servi par une plume fluide et agréable, Elantris dévoile ses mystères au fur et à mesure, sans lenteur ni précipitation. Tout est parfaitement dosé, rendant sa lecture agréable et sans prise de tête et faisant de ce volume une très belle introduction à l’univers de Brandon Sanderson.

En résumé

Elantris fut une excellente lecture, pleine de surprises et de rebondissements, dont les personnages principaux, profondément complexes sont véritablement les héros et les ambassadeurs d’un monde où la justice, autant que la passion, l’avarice, la colère, la duplicité et l’amour, existe, aussi sûrement qu’ils sont humains. Court, étrangement addictif, un brin mélancolique avec cette cité déchue et maudite dont tous se complaisent à dire qu’elle était grande et belle, Elantris forme une duologie envoûtante et une clé d’entrée toute trouvée pour l’univers de Brandon Sanderson.

2 commentaires sur “Elantris de Brandon Sanderson

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