Skin Trade de George RR. Martin

Skin Trade est une novella du fameux George RR. Martin connu aujourd’hui principalement pour Game of Thrones. Bien loin de l’héroïc fantasy, des dragons et des jeux politiques de son oeuvre emblématique, celle-ci s’inscrit plutôt dans le genre de la « bit-lit » et de l’urban fantasy. Bien loin des scènes de sexe à n’en plus finir et des humours cyniques des autres romans qui saturent ce marché, celui se place davantage du côté de l’horreur et de l’épouvante.

Résumé éditeur

Il fut un temps où cette ville était au centre du monde. Un temps où sa puissance se nourrissait du sang et du fer. Mais aujourd’hui elle n’est plus que rouille et elle attend la ruine. C’est un territoire parfait pour Willie Flambeaux et Randi Wade. Lui est agent de recouvrement, elle, détective. Mais lorsqu’une série de meurtres particulièrement atroces ensanglante cette ville qu’ils croyaient si bien connaître, ce n’est plus dans le labyrinthe des rues qu’ils auront à mener l’enquête, mais dans les recoins les plus sombres de leurs propres passés. Là où se cachent leurs plus grandes peurs.

Mon avis

Le roman s’ouvre sur l’odeur du sang, désagréable, envahissante. Cette odeur c’est Willie Flambeaux qui la sent, en se rendant chez une de ses connaissances. Ou plutôt qui la flaire. Dès le départ, et parce que la couverture nous l’annonce plus ou moins déjà, on se doute de la nature profonde et monstrueuse de Willie. Monstrueuse ? Être un loup-garou asthmatique, avec l’apparence gâleuse, pas très beau, bien en deçà de la puissance qu’on imagine émaner de ces bêtes, n’a rien d’extraordinaire. Encore moins extraordinaire quand un être surpuissant semble pouvoir se manifester chez toi au beau milieu de la nuit et que, tout loup garou que tu sois, tu restes tétanisé dans ton lit. Non décidément les loups-garous de Martin ne ressemblent guère à ceux de l’imaginaire collectif.

Celle qui se fait plus caricaturale c’est Randi. Fille de flic, persuadée que son père est mort tué par une bête sauvage, elle se lance de les parties de détective privé afin de lui faire honneur, se retrouver dans les enquêtes qu’elle mène ou de fuir, au choix. Bourrue, forte, cynique, elle n’a pas sa langue dans sa poche et ne se laisse pas marcher sur les pieds… ni avoir par les remarques incessantes de Willie qui veut l’amener dans son lit.

« J’adore notre presse locale. Il y a quelques années, une femme a été kidnappée par un gang et retenue pendant deux semaines. Elle a été battue, torturée, sodomisée, violée des centaines de fois. Quand l’histoire a été révélée, le journal disait qu’elle avait été, je cite, agressée ».

Pourtant cette histoire que lui raconte Willie : son amie, morte, dans une maison fermée à double tour l’intrigue. D’autant plus les menottes d’argent passées autour de ses chevilles alors qu’elle avait perdu l’usage de ses jambes depuis longtemps. Bien décidée à en avoir le cœur net, et, au passage, à se débarrasser de l’impression que tout cela est lié à son passé, elle se lance à toute vitesse dans l’enquête…et en oublie d’être prudente.

Délicieusement ironique, violent, le ton qu’emprunte Martin, change de la plupart des romans traitant de loups garous et autres cas de métamorphoses. Si l’intrigue manque un peu de profondeur à mon goût, préférant l’hémoglobine et l’horreur, à un véritable thriller psychologique (que je préfère davantage), elle mène son lecteur de bout en bout et de révélations en révélations. La tension, monte, palpable. Les loups se réfugient dans les ombres, des balles d’argent sont fondues, des pistolets armés, et les pièges tendus. Aucun n’en ressortira indemnes… ni même peut-être vivants.

En résumé

Cette novella de 1989, saluée du prix World Fantasy Award de la meilleure novella, retrouve une nouvelle jeunesse dans l’écrin forgé par les éditions ActuSF. Cette belle édition, augmentée d’une préface et d’une bibliographie de l’oeuvre de George RR. Martin, rend justice à son talent de conteur, souvent oublié. Mené tambour battant, Skin Trade, qui porte bien son nom, immerge le lecteur dans un condensé de polar, de fantastique et d’épouvante jusqu’à la dernière page.

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