La Carte des Confins, vous en avez certainement entendu parler c’est le roman de Marie Reppelin aka Muffins and Books sur insta et les réseaux, édité chez Pocket Jeunesse. Je la suis depuis…longtemps ? Et j’aime particulièrement ses stories qui sont toujours drôle, pleines de bonne humeur et d’achats compulsifs. Mais voilà… vous savez les romans autour desquels il y a trop de hype j’ai tendance à attendre que ça passe et surtout ne pas vouloir être déçue. Parce que si on a certains goûts similaires notamment pour le YA, on est aussi très différentes, et j’avais, j’avouuue, des petits à-priori sur ce roman… est-ce que ça m’a empêchée de le lire jusqu’à 2h du matin ? Non.
Mon résumé
Blake est le plus grand pirate que le monde ait connu depuis la mort de son père et sa reprise de L’Avalon, son navire légendaire. Charmeur, cynique, séduisant, soumis à une force ténébreuse qui lui fait perdre les pédales en plein combat, il est surtout à la recherche de la mythique carte des confins qui lui permettrait d’explorer des terres lointaines et potentiellement dangereuses. Et il est prêt à tout pour l’obtenir, quitte à trahir ceux avec qui il fait affaire. Seulement tout ne se passe pas comme prévu quand il doit libérer Callie, la receleuse à qui il devait acheter un compas montrant la direction de tout ce que l’on désire, de la prison dans laquelle il l’avait lui même jetée. En fuite, les deux vauriens doivent s’entraider entre joutes verbales et combats pirates. Seulement, de ces deux âmes blessées par la vie, meurtries dès l’enfance, naît une inexplicable attirance…quitte à renoncer à ce qu’ils tiennent le plus au monde.
Mon avis
Bon… y a de la romance, mais dans les romans de fantasy ça ne me dérange pas. En gros je n’irais pas lire une romance gratuite comme ça, mais quand elle survient dans un univers intéressant, je kiffe. Oui je sais, je prendrai sans doute mon pied en lisant des romances mais en vrai j’aime déjà beaucoup trop de genres littéraires, ne me tentez pas.
BREF. On est face à un « je t’aime moi non plus » de toute beauté, au jeu du chat et de la souris, à savoir qui tombera entre les mains de l’autre le premier. Evidemment cela ne vient pas tout de suite, il faut que chacun ait pris le temps de dire à quel point l’autre est beau ou belle un nombre incalculable de fois avant qu’ils puissent enfin admettre, que, peut-être, ils ont une petite attirance l’un envers l’autre. Autant vous dire que j’ai plusieurs fois levé les yeux au ciel, mais, ça ne m’a pas empêchée d’avaler les pages seulement pour voir s’ils allaient enfin se décider. Bon ça, et savoir jusqu’où allait nous emmener ce premier volume que je savais se terminer sur une cliffhanger de fou furieux.
Dès le départ nous sommes plongés dans cet univers de villes portuaires pleines de bars et de rires graveleux, de bateaux pirates crevant les flots, et de violents affrontements. On sent que l’autrice s’est largement inspirée de ses lectures et des films (bonjour Pirates des Caraïbes) que ce soit pour recréer cette ambiance que pour certaines scènes de combat. Mais ça marche du feu de dieu ! On se sent en confiance, dans un univers qu’on a su déjà apprécier, et qu’on retrouve comme si on l’avait toujours connu, un petit côté madeleine de Proust qui me plaît beaucoup personnellement. La magie est présente mais finalement pas tant que ça alors que les sorciers sont chassés et brûlés vifs par peur qu’ils ne deviennent comme le Sorcier noir qui sévit dans la région à coup de colères cinglantes et de tortures. C’est quelque chose que j’ai plutôt regretté, parce que j’adore les univers où celle-ci joue un rôle prépondérant, mais la suite pourrait nous réserver quelques surprises je pense. Et puis on retrouve les pirates avec quelques clichés là encore, comme le jeune mousse un peu maladroit et le second plutôt posé et calme ; quant aux hommes et leurs remarques lubriques, ils sont bien vite remis à leur place par une Callie qui ne se laisse pas faire.
Parlons-en des personnages d’ailleurs. L’autrice nous en présente une jolie palette, du sorcier amoureux du capitaine au jeune cuistot virtuose en passant par une montagne au grand coeur. Et puis elle a su installer des personnages féminins intéressants à travers Callie dans un premier temps, mais aussi dans cet équipage de pirates essentiellement féminin croisé sur le chemin. Malgré tout je leur reproche de se préoccuper un peu trop de leur physique avec vêtements de cuir et bagues aux doigts et qu’on ne les ai pas vues en pleine action. Toutefois je pense que cela part d’une bonne intention celle de montrer des personnages féminins forts, capables de diriger leur propre équipage et de mener leurs propres assauts. D’ailleurs mon personnage préféré reste celui de Callie qui compte bien gagner sa place à bord sans s’en laisser compter ni par le capitaine ni par ses hommes, qui combat à leurs côtés et affronte les tempêtes. Blake et elle se sauveront mutuellement la vie à différentes reprises, tuant et blessant pour cela. Finalement elle a un peu le caractère de Jane dans Pirates des Caraïbes mais le côté voleuse et combattante en prime ce qui en fait un personnage d’autant plus intéressant.
L’univers, l’ambiance, les personnages, reste donc l’histoire, la quête et ses péripéties. Une facilité scénaristique m’a un peu ennuyée (tuez vos ennemis bordel !) mais le reste c’est pépite ! On suit ce mystérieux compas à l’instar d’un Jack Sparrow beaucoup plus jeune et respecté de ses hommes, les affrontements s’enchaînent, des traitrises sont suspectées et toujours, on se rapproche des secrets de nos deux héros et de leurs coeurs. Si la première moitié du roman est assez lente, alors qu’on attend leurs décisions et qu’ils arrêtent de se tourner autour, la deuxième s’enchaîne à une vitesse folle entre violents affrontements et un amour qui semble enfin prêt à éclore. Avant la fin bien entendu, une fin terrible et complètement injuste. Non mais.
Enfin j’étais très agréablement surprise par l’écriture, certes j’ai l’habitude de plume peut-être un peu plus poétique et sensible, mais je l’ai trouvée franche, et c’était rafraichissant. On ne s’embarrasse pas de fioritures, ce qui colle aussi aux personnages, et on va à l’essentiel sans oublier d’y mettre une touche cinématographique bienvenue. Certaines images étaient toute droit tirées d’un film depuis le passage d’un pont à l’autre au bout d’un cordage aux yeux qui s’ouvrent d’un coup sur une autre regard (vous voyez la fin du film 4 de Twilight ?). Ça capte de suite l’attention et on se les imagine parfaitement parce qu’on les a déjà vues.
En résumé
La Carte des Confins est un premier tome et un premier roman bien mené de bout en bout, distillant çà et là suffisamment de rebondissements et d’introspection pour en faire une aventure savamment menée et addictive. Entre un Pirates des Caraïbes plus moderne et une romance contrariée à la Bridgerton nous voilà définitivement ancrés dans cet univers cinématographique où les inspirations sont multiples et les quêtes, du coeur et des objets magiques, spectaculaires. Une fin en cliffhanger n’est pas sans m’appeler vers le second volume que j’imagine un peu plus sombre et magique.
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