Le gouffre de Rolland Auda

Le gouffre c’est le premier sarbac’ que je chroniquais pour Bloggers et j’étais vraiment très fière. De la même façon que Gulf Stream, Sarbacane n’est pas nécessairement connu auprès du grand public et pourtant les trois quarts de leur publication sont des pépites (et je ne rigole pas, tapez « sarbacane » dans la barre de recherche de mon blog et lisez mes chroniques, cela vous donnera un aperçu du génie qui habite cette maison d’édition !)

Mon résumé

Willy-Saïd n’a jamais connu son père. Son grand-père n’a plus donné de nouvelles depuis l’âge de ses 7 ans. Sa mère refuse de lui dire quoique ce soit, à propos de l’un ou de l’autre. Pourtant, lorsque la dernière figure paternelle de son existence finit par mourrir dans « un accident domestique », Saïd, dit Cid, est bien décidé à en savoir un peu plus sur cet étrange personnage, magicien à ses heures perdues, auteur de best-seller sous le nom de Jean des Loups, autrement connu sous le nom de «Hans». Accompagné d’une lettre enigmatique qui lui a été adressé à ses 14 ans, Saïd débarque à Maleroque le 24 février. Il a une semaine pour en apprendre un peu plus sur son grand père, faire connaissance avec les croyances locales et vendre la maison. Mais ce qu’il ignore encore, c’est que son destin est déjà en marche depuis sa naissance.

Mon avis

Le Gouffre est un roman fort, puissant, vertigineux qu’il ne faut pas prendre à la légère. Servi par une écriture précise et dense, les 433 pages de ce one shot vous fileront entre les doigts. Empruntant aussi bien à Alice au Pays des merveilles, qu’à H.P. Lovecraft on y retrouve également le petit côté angoissant de Coraline de Neil Gaiman.

Le premier chapitre commence sur les chapeaux de roue et donne le ton, on y retrouve Jean des Loups, (alias le grand père de Saïd) tranquillement assis à sa table de bureau, ses yeux appréciant la relecture de son roman à la lueur d’une bougie. Quand soudain, le tonnerre gronde, des pas crissent dans la neige et des bruits de grelots et de percussions résonnent dans la nuit. Sur une énigmatique parole « La Reine noire, Grand Albert… Elle n’a pas le droit de faire ça », la bataille s’engage contre une force obscure et tentaculaire. Et là, nous retrouvons notre présent, le bus cahotant sur la route de Maleroque, Saïd plongé dans un roman, les « POH POH PAAAW » de Roger, le conducteur de bus, s’écrasant contre les vitres.

Autant vous dire que j’avais été prévenue… mais que je n’étais pas prête. À tout ça. À ses personnages loufoques, drôles et inquiétants. À ses rêves qui n’en sont pas où les loups croisent des lutins à la tête couverte d’asticots. À cette jeune femme, Eleonore, et sa démarche chaloupée, ses mains caressant des corbeaux. À Georges, taxidermiste de son état, joyeux hôtelier qui cache bien des ombres. À ce scénario de DINGUE plongeant le lecteur dans un récit énigmatique, vibrant, sombre, où chaque page est une découverte supplémentaire, une pièce du puzzle que nous assemblons pas à pas avec Saïd. Parce que la règle n°3 du jeu d’échec pèse sur toutes les têtes : « les joueurs ne doivent pas parler du jeu, ni entre eux, ni à des étrangers ». Plus qu’un jeu c’est une bataille qui se joue et dont, désormais, Saïd est l’enjeu principal, lui seul peut permettre aux pièces d’avancer sur l’échiquier.

En résumé

Le Gouffre est un roman qui vous prendra aux tripes, qui vous fera trembler d’angoisse ou de rires (nerveux souvent, éclatants parfois) et qui entretiendra le mystère jusqu’au bout. Je n’avais encore jamais lu un roman qui m’ait autant donné envie de connaître la fin !

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